En 2019, suite à la réorganisation du Conseil en Évolution professionnelle mise en place avec la Loi Avenir, la formation professionnelle a connu une grande réforme avec la création des OPCO (opérateurs de compétences). Ils ont remplacé les OPCA en élargissant le champ d’action de ces derniers. L’OPCO Santé a ainsi vu le jour, avec une organisation tournée vers l’emploi et la formation de plus d’un million de salariés. Sylvie Ussel Sonnet, Directrice Marketing Innovation Communication de l’OPCO Santé, dresse un premier bilan de ses actions et revient sur la collaboration avec Avenir Actifs. Entretien.
Il fait partie des 11 OPCO créés en 2019 et il regroupe le secteur privé de la santé :
le sanitaire, social et médico-social, privé à but non lucratif ;
les services de santé au travail interentreprises ;
l’hospitalisation privée ;
le thermalisme.
Ses grandes missions :
gérer les fonds de la formation professionnelle ;
proposer des solutions emploi-formation adaptées aux problématiques RH de ses adhérents ;
faciliter le recours à l’alternance comme voie d’accès aux métiers de la santé ;
renforcer l’accompagnement des TPE-PME.
L’OPCO Santé en chiffres :
11 000 entreprises et associations conseillées dans leurs politiques d’emploi et de formation, soit bien plus que les 7 000 adhérents à l’ancien OCPA UNIFAF ;
Plus d’un million de salariés accompagnés dans le développement de leurs compétences ;
420 collaborateurs et 25 implantations régionales pour un service de proximité.
Sylvie Ussel Sonnet : Jusqu’à cette réforme entrée en vigueur en 2019, l’UNIFAF était en effet prestataire de Mon CEP. S’ils étaient déjà ancrés dans notre histoire, le développement des compétences et la pédagogie autour de la formation guident encore nos actions. Nos adhérents ont d’ailleurs exprimé le besoin de trouver une solution pour que leurs salariés restent informés de leurs droits à la formation.
Nous poursuivons ainsi notre accompagnement, mais d’une façon différente. Nous avons noué des partenariats avec Avenir Actifs, notamment pour maintenir un dispositif d'information collective des salariés de notre secteur. L’enjeu est de clarifier les perspectives de développement des compétences. En plus de cette collaboration, nous avons lancé une programmation de webinaires. Ils portent sur des sujets génériques comme « C'est quoi mes droits à la formation quand je suis salarié ? », mais aussi des focus plus techniques, par exemple, sur la découverte des outils numériques pour les adultes en situation de handicap mental ou cognitif.
Nous n’avions aucune obligation de mettre en œuvre cette mission d’information. Mais nous savons par expérience que si l’on ne parle jamais de formation aux salariés de notre secteur, de nombreux projets ne se mettront pas en œuvre.
S. U. S. : Parmi nos adhérents figurent des acteurs clés face à cette crise, comme les EHPAD privés et la médecine du travail. Contrairement à d’autres secteurs d’activité, nous étions en première ligne et n’avons quasiment pas connu de chômage partiel, sauf dans le thermalisme. Au contraire, nous étions et sommes toujours en pénurie de main d’œuvre.
Dès le début de la crise, des besoins en formations courtes ont émergé. La formation présentielle était vraiment dominante dans la santé car l’apprentissage relève de l’humain avec des gestes précis à apprendre. Nous avons dû nous adapter rapidement aux contraintes sanitaires tout en continuant à développer les compétences. Nous avons ainsi renforcé la formation à distance, lorsque cela était possible. Par exemple, lorsque l’on travaille dans un hôpital ou dans un EHPAD, savoir comment s'habiller en période de Covid-19 peut s’apprendre à travers un format vidéo, dans le cadre d’un dispositif d’e-learning.
Face à la pénurie de main d’œuvre, nous facilitons le recours à l’alternance. Désormais l’OPCO Santé peut financer 1 000 dispositifs de reconversion par l'alternance (Pro A) pour des salariés qui voudraient devenir aides-soignants, et 1 000 autres pour d’autres profils qui voudraient devenir accompagnants éducatif et social.
S. U. S. : Nous ne sommes pas qu’un financeur. Notre rôle de conseil, d’écoute et d’accompagnement est assez prégnant et complémentaire de celui des différents opérateurs de Mon CEP, dont Avenir Actifs. Ce parti pris découle de notre histoire mais répond aussi à la volonté de renforcer ces actions auprès de tous nos adhérents, et particulièrement les TPE-PME qui sont moins bien dotées en RH. Nous les accompagnons ainsi dans l'analyse et la définition de leurs besoins de formation.
Auprès de nos adhérents, nous agissons pour faire germer l’idée de la formation et les aider à combler les manques de main d’œuvre. Nous avons par ailleurs lancé L’Observatoire prospectif des emplois et des compétences, qui mène des études sur les évolutions de notre secteur et leurs impacts. Il a notamment souligné un besoin de développer les compétences numériques.
En pratique, Avenir Actifs se rend disponible pour nos adhérents et leurs salariés quand ils en ont besoin et, nous, en contrepartie, nous faisons la promotion des services de Mon CEP comme interlocuteur clé de l’évolution professionnelle. Un dispositif gagnant gagnant pour tous les salariés !
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