Adoptez les soft skills qui vous rendront indispensable

Vous faites partie de ces gens qui pensent que la fibre commerciale, on a ça dans le sang ? Qu’un timide ne peut pas aimer parler en public ? Détrompez-vous ! Les soft skills s’apprennent et se développent. Ce n’est pas Peter Barrett, consultant et formateur soft skills , spécialiste des compétences comportementales et fondateur de l’agence WeSpeak, qui vous dira le contraire. Passionné par la prise de parole et la négociation, il est convaincu que vous, tout comme votre entreprise, avez tout à gagner à valoriser vos compétences comportementales.

Les soft skills : tous concernés !

1. Qu’est-ce que les soft skills exactement ?

Les soft skills sont des compétences comportementales, des modes de réfléxion et d’action non négligeables pour évoluer dans un contexte professionnel. On les oppose aux hard skills, que sont les connaissances théoriques et compétences techniques.

2. C’est donc inné, cela peut-il s’apprendre ?

Le comportement n’est pas quelque chose d’inné et de figé. On peut le modifier. Bien souvent si l’on pense que c’est impossible, c’est parce que l’on confond notre comportement et notre personnalité, notre identité profonde. Or ce sont deux choses distinctes ! Par exemple, la timidité est une expression d'un trait d’introversion, c’est un comportement. On peut prendre du plaisir lors d’une prise de parole en public même lorsque celle-ci représente une dépense importante d’énergie

Travailler son savoir-être ne remet nullement en cause son identité. Une fois que l’on en a pris conscience, on acquière et développe de nouvelles compétences comportementales. Cela offre, à coup sûr, des opportunités d’évolution.

3. Y-a-t-il des secteurs où les compétences comportementales sont plus importantes ?

Il y a toujours eu des domaines plus orientés comportements que d’autres (formation, commerce, accueil du public...) mais en réalité, les soft skills sont mobilisables dans tous les secteurs. Prenez, par exemple, la livraison à domicile, un métier qui, apparemment, ne nécessite aucune qualité particulière. Dans les faits, les livreurs sont confrontés à énormément de violence verbale. Un petit bagage en gestion du conflit leur serait des plus utiles pour exercer plus sereinement leur métier et faire face aux remarques désagréables des clients.

4. Existe-t-il des compétences comportementales essentielles et universelles ?

Oui, et elles sont nombreuses. Et comme pour la mode, il y a des tendances ! Tous les 5 ans, le World Economic Forum publie dans son rapport « Future of Jobs » la liste des compétences qui seront les plus recherchées par les entreprises. Pour 2025, il a notamment mentionné : la capacité d’analyse, la résolution de problème, la pensée critique, la créativité, la tolérance au stress. En 2020, on mettait plus l’accent sur le management ou encore la prise de parole en public, des soft skills qui restent par ailleurs très valorisés encore de nos jours. Tout cela suit les transformations de la société. Dans un monde de plus en plus incertain, apprendre à exercer sa pensée critique et développer sa capacité de raisonnement est un véritable atout.

« Le comportement n’est pas quelque chose d’inné et de figé. On peut le modifier.

Peter Barrett, Coach et formateur soft skills, spécialiste des compétences comportementales et fondateur de l’agence We Speak

Allier qualités professionnelles et compétences techniques

5. Sont-elles plus ou moins importantes que les compétences techniques ?

Les entreprises ont pris conscience de l’importance des soft skills autant en termes de gains de productivité que de création de valeur. Avoir des équipes formées à la gestion du stress, ayant un esprit de coopération et une intelligence émotionnelle crée de la valeur sur le long terme pour l’entreprise, avec des salariés plus efficaces et plus fidèles, et des clients plus satisfaits. Plus encore, il y a même un coût à ne pas s’en préoccuper : un coût humain (tension entre collègues, absentéisme, etc…) et même un coût financier (mauvaises négociations d’accords, attaques en justice, etc...)  

A une époque où nous sommes amenés à progresser voire nous reconvertir plusieurs fois au cours de notre vie, développer ses soft skills, transverses et transférables d’un métier à un autre, est un bon investissement. Car au final, ce seront plus vos compétences comportementales, que vos compétences techniques, qui vous feront évoluer.

6. Quelles qualités professionnelles sont particulièrement utiles en entreprise ?

La capacité de négociation, une des compétences recherchées les plus anciennes mais toujours d’actualité, me semble en entreprise. Cela vous permet de sortir du rapport de force et de développer votre capacité de coopération... le meilleur moyen d’entretenir de bons rapports avec vos collègues, et à terme, si vous le souhaitez, de manager une équipe.

Selon le psychologue américain Adam Grant, les personnes qui sont les plus satisfaites et ont le plus d’influence en entreprise sont celles qui savent autant donner que recevoir. Parce qu’elles sont capables de donner de leur temps, d’être à l’écoute et empathiques tout en sachant prendre les bonnes idées, acceptant les feedbacks et demander de l’aide quand elles en ont besoin.

7. Comment développer ces qualités professionnelles ?

Encore une fois, il faut dissocier sa personnalité de son comportement. Tant qu’on ne le fait pas, on aura du mal à les travailler. Il y a plein de ressources en ligne pour les développer. Des sites comme Openclassrooms, des chaînes YouTube comme Victor Ferry, Hygiène Mentale, etc. Internet regorge de ressources fascinantes et de grande qualité sur la pensée critique, la communication non violente, l’art de la négociation...  Ensuite, il reste la pratique et c’est là où cela devient plus délicat. Quoique ! Il existe des clubs d’entraide comme Toastmasters pour apprendre à mieux prendre la parole et développer son leadership. Et bien sûr des formations et des stages. Aujourd’hui chacun peut vraiment progresser à son rythme grâce aux nombreux outils disponibles en ligne.

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