Votre to-do liste s’allonge, vous enchainez les réunions, vous multipliez les reportings et peinez à répondre à tous vos mails… Cette montagne de choses à faire vous poursuit toute la journée même une fois rentré chez vous. Cela génère un stress important et nuit à votre bien être (au travail… et en général). Avez-vous entendu parler de charge mentale au travail ? Loin d’être une simple notion « à la mode », ce terme recouvre une réalité difficile à vivre pour les salariés. Quels sont les signes à repérer ? Quelles solutions adopter pour une meilleure qualité de vie au travail ? Suivez le guide.
La charge mentale, c’est comme si on était un ordinateur toujours en veille. Popularisée par la BD d’Emma en 2017, “Fallait demander”, ce concept théorisé par des sociologues féministes dès les années 80 s’appliquait surtout à la charge mentale des femmes, mères de famille, véritables Shiva de l’organisation au quotidien.
En 2020, le Larousse en donne enfin une définition, ce qui contribue à la légitimer : « Poids psychologique que fait peser (plus particulièrement sur les femmes) la gestion de tâches domestiques et éducatives, engendrant une fatigue physique et, surtout, psychique ». Pourtant, selon le psychologue clinicien Jérémie Gallen, la charge mentale n’est pas réservée qu’aux femmes. Et ses symptômes sont divers : “les conséquences d'une surcharge mentale vont classiquement être l'épuisement psychique et physique, bien sûr, de la nervosité, des absences, des trous de mémoire, de l'irritabilité, des passages à l'acte comme tout plaquer pour fuir vers autre”.
Succession de Zooms, surcharge de missions, surconsommation de média : la charge mentale gagne aussi l’entreprise. Résultat, en 2021, les Français au travail sont au bord de l’implosion : les cas de burn-out sévère ont bondi de 25% entre les deux confinements. Selon l'étude, 2,5 millions de salariés sont concernés. Et cela nuit au bien-être au travail : « 45 % des actifs occupés déclarent devoir (toujours, souvent) se dépêcher », déclare l’Institut National de la Recherche et de la Sécurité.
1. Vous êtes stressé ou irritable ?
2. Très fatigué ?
3. Vous avez des trous de mémoire ?
4. Votre efficacité est en baisse ?
5. Vous dormez mal ?
Dans tous les cas, vous ne vous sentez pas à la hauteur et vous compensez en redoublant d’efforts. Et si vous pensez, souvent, que « ça va passer », peut-être est-il temps, en réalité, de consulter. La médecine du travail est là pour vous aider.
En parler. Reconnaître qu’on a besoin d’aide, c’est déjà aller mieux ! Collègues, équipe, managers : ne craignez pas d’en parler pour chercher ensemble une solution et revoir les process. Vous pouvez demander à votre manager un team building consacré au bien-être au travail : brainstormer, c’est idéal pour trouver des solutions innovantes ! Votre entourage joue également un rôle clé, en vous aidant à identifier ce qui a changé dans votre comportement et vous poser les bonnes questions. Enfin, votre RH ou le CSE pourra vous orienter vers une aide spécifique.
Prioriser. Aidez-vous d’outils adaptés pour vous organiser, comme un gestionnaire de tâches ou un agenda papier si vous en avez assez des écrans. Avoir une vision globale de sa semaine et lâcher prise sur les tâches non-essentielles aide à se sentir mieux au travail. Effectuez une tâche après l’autre plutôt que simultanément : après tout, vous n’êtes pas un ordinateur ! Désactivez ponctuellement les notifications pour vous concentrer sur la tâche en cours, et réservez un créneau dans votre agenda pour consulter vos mails… Cela vous évitera de les regarder hors de votre temps de travail !
Se fixer des limites et faire des pauses… Surtout en télétravail ! Créez un espace dédié au travail à la maison, et accordez-vous des moments pour souffler (pas pour lancer une machine !). Travailler et télétravailler, c’est aussi s’imposer des heures de travail fixes et des temps de pause. Prenez le temps de déjeuner, de discuter avec un collègue ou un ami, ou de sortir prendre l’air. Vous retrouverez le plaisir de travailler et n’en serez que plus efficace ! Et n’oubliez pas, la déconnexion est un droit ! Arrêtez donc de travailler le soir, le week-end ou les vacances… même si « ce n’est que pour jeter un oeil sur les mails ».
Prendre du recul. Ce sentiment d’être débordé peut provenir d’une difficulté à identifier ou à valoriser vos qualités. Vous avez peut-être besoin de vous challenger ou de développer de nouvelles compétences. Parlez-en avec votre manager ou votre DRH pour faire le point sur vos atouts. Vous pouvez aussi envisager un nouveau parcours professionnel ou être orienté vers une formation adéquate. N’hésitez pas à faire appel à un Conseiller en évolution professionnelle, qui saura vous guider dans votre réflexion et à travers divers outils.
On résume ? Un sentiment d’oppression, une incapacité à penser à autre chose, une perte de joie de vivre... les symptômes de la “charge mentale au travail” sont variés, mais ils doivent vous alerter et vous pousser à en parler : vous savez désormais que des solutions existent pour améliorer votre qualité de vie au travail.
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