Chaque mois, nous mettons en lumière un métier peu connu mais porteur. À l’occasion de notre mois spécial Qualité de vie au travail (QVT), découvrez le parcours de Virginie Mary, chargée de mission Qualité de vie au travail chez La Mutuelle Générale. À la croisée des pôles, des connaissances et des protagonistes de l’entreprise, son rôle de médiatrice aide à mieux vivre votre quotidien au travail.
Le responsable Qualité de vie au travail est chargé de veiller à la mise en place des initiatives visant à améliorer les conditions de travail en entreprise. J’essaye d’éviter le mal-être léger autant que les risques psychosociaux (RPS) plus graves, tels que le burn out par exemple.
Je ne suis ni psychologue, ni infirmière du travail ni assistante sociale. Toutefois, je suis la première marche vers ces professionnels pour ceux qui ne pensent pas en avoir besoin ou ne connaissent pas les mécanismes.
La QVT offre le double bénéfice d’avoir un cadre de travail épanouissant pour les salariés et d’améliorer la productivité pour les entreprises.
C’est un métier à la fois humain et technique où l’ennui n’existe pas. Il n’y a pas de journée type ! En revanche il y a trois grands axes autour desquels mes journées s’organisent :
Les profils et problématiques sont parfois très différents : par exemple, un conseiller en plateforme téléphonique et un manutentionnaire ne rencontrent pas les mêmes difficultés. L’un aura besoin d’un soutien plus psychologique et l’autre de sécurité physique. Mes missions sont donc assez variées et je dois personnaliser au maximum mon approche.
À ne pas confondre avec le Happiness chief manager, le responsable QVT a une approche humaine, d’ordre psychologique et préventif, il est plus médiateur qu’animateur.
Sous la responsabilité de la DRH, il aide à la fois le management et les collaborateurs à déployer une politique de prévention des RPS ou à gérer des situations complexes.
Ses missions consistent à :
- Écouter et conseiller les différentes parties prenantes
- Proposer des conseils juridiques
- Mettre en place des actions préventives (veiller à ce que chacun soit bien équipé, comprenne sa mission et sa place dans l’entreprise, respecte les règles telles que le droit à la déconnexion ou les horaires…)
- Constater les cas de détresse
- Orienter vers le professionnel de l’emploi ou de la santé le mieux qualifié
- Conseiller sur les réorientations, formations ou préparation aux entretiens
- Mettre en place des actions d’amélioration de la QVT
- Faire le lien avec les différents acteurs de l’emploi tels que Mon CEP pour accompagner en amont et en aval des évaluations et entretiens
- Mener conjointement des réflexions et renseigner sur toute action d’amélioration du parcours professionnel
Par hasard ! J’ai passé la majorité de ma carrière dans la communication où j’ai également été déléguée générale d’un syndicat professionnel de la publicité. Cela m’a appris à négocier avec les syndicats, les collaborateurs et la direction. Puis, on m’a proposé une mission de 6 mois pour formaliser et mettre en place une offre QVT. Je n’ai pas eu besoin de suivre une formation grâce à mon expérience en syndicat. Et quand je ne sais pas, je sais que je peux m’appuyer sur les compétences de mes équipes.
En acceptant cette mission et ce type de contrat court, je suis sortie de ma zone de confort sans regret. Cela fait 2 ans que je suis en poste.
Il existe plusieurs chemins pour accéder à ce poste.
- Un parcours dit “classique” avec un Master ou un DUT santé et qualité de vie au travail exécutif. Ce sont des filières relativement récentes.
- Un changement de voie ou une mobilité fonctionnelle. Bien souvent, les responsables QVT ont un passé de responsable ressources humaines, de chargé de communication interne ou encore de psychologue du travail. Il est indispensable de passer tout de même par une formation spécifique telle qu’en accordent l’ANACT ou Empreinte humaine, par exemple.
La notion de QVT était relativement peu comprise ou identifiée. Il y a donc eu un gros travail de pédagogie. Mais mon plus gros défi a été d’instaurer un climat de confiance, que ce soit avec les salariés ou la direction. Cela passe par l’écoute, le respect des dossiers à traiter et la confidentialité. Enfin, faire savoir à chacun que je ne suis d’aucun parti. Je suis un peu la courroie de distribution qui connecte les différentes parties prenantes et aide à faire tourner la machine, même face à des décisions difficiles.
La meilleure façon de régler un problème est bien souvent de mettre tout le monde autour de la table et d’ouvrir le dialogue en travaillant avec les contraintes de chacun.
Les plus évidentes sont la diplomatie, la pédagogie, les qualités d’échanges et l’empathie.
Mais au-delà de ça, il faut être humainement et émotionnellement solide. Je ne peux malheureusement pas trouver des solutions à tous les problèmes, mais je suis toujours à l’écoute et j’oriente quand je suis impuissante. Cela peut provoquer une grande frustration. Ce n’est d’ailleurs pas évident tous les jours. Certaines actions ou décisions peuvent nous toucher. Je décompresse et je prends du recul grâce au sport… et au chocolat ! Les petits moments de « craquage » et de rire entre collègues sont importants.
Cette fonction requière une triple connaissance : ressources humaines, psychologie et communication.
Le responsable QVT doit posséder les connaissances législatives indispensables à un DRH, l’esprit d’analyse et d’écoute d’une psychologue et le sens du relationnel et fédérateur d’un communiquant.
Enfin, puisqu’elle repose sur des facteurs humains mouvants par définition, la QVT exige curiosité et flexibilité. Le responsable QVT doit donc rester en veille permanente et se tenir à l’écoute des évolutions, aussi bien juridiques que techniques.
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