Quand on est salarié, un nouveau contrat peut commencer par une période d’essai. Mais qu’est-ce que cela signifie au juste ? Combien de temps dure cette période d’essai ? Quels sont vos droits et ceux de votre employeur ? Pour aborder sereinement votre nouveau job, faisons ensemble le point sur ces questions.
La période d’essai est une étape clé lors d’une embauche. Elle est définie par le Code du travail comme un temps « permettant à l’employeur d’évaluer les compétences du salarié dans son travail (…) et au salarié d’apprécier si les fonctions occupées lui conviennent ».
C’est donc un moment d’évaluation réciproque entre votre employeur et vous, et une phase préalable à votre embauche définitive en tant que salarié. Pendant la durée de celle-ci, vous, comme votre employeur, pouvez mettre fin au contrat de manière très souple, sans que cela donne lieu à une indemnité. Il y a toutefois certaines conditions à respecter, qui varient en particulier selon votre type de contrat ( CDI ou CDD ).
Ne confondez pas la période d’essai avec la période dite « probatoire » : cette dernière intervient lorsqu’un collaborateur déjà en poste évolue, pour par exemple prendre des responsabilités managériales dans la même structure.
Enfin, durant votre période d’essai, vous êtes rémunéré normalement, selon les conditions prévues dans votre contrat de travail : la période d’essai ne justifie pas une rémunération inférieure.
D’abord, il faut préciser que, même si elle est très fréquemment utilisée, la période d’essai n’est pas obligatoire. Elle doit être prévue explicitement dans votre contrat de travail ou votre lettre d’embauche, ainsi que sa durée et son possible renouvellement. Un oubli ou une erreur jouera en votre faveur : vous serez réputé avoir été embauché définitivement dès le début de votre contrat.
Dans le cas d’un CDI, selon votre statut, la durée maximale de votre période d’essai sera différente :
Cette période d’essai est renouvelable une fois, pour la même durée au maximum (pour respectivement 4 mois, 6 mois et 8 mois de période d’essai au total, selon votre statut).
Toutefois, cette reconduction ne peut se faire qu’avec votre accord. Et cela doit être prévu par la convention collective ou accord de branche s’appliquant à votre entreprise, selon votre secteur d’activité. Si rien n’est mentionné à ce sujet, la période d’essai n’est pas renouvelable.
Dans le cas d’un CDD, la durée de votre période d’essai dépend de la durée prévue pour votre contrat :
Précision importante : en CDD, la période d’essai n’est pas renouvelable.
La période d’essai débute obligatoirement dès votre 1er jour de travail, elle ne peut pas être décalée. Sa durée se compte en jours calendaires, et non en jours travaillés, ce qui veut dire qu’une période d’essai de 2 mois qui débute un 15 mars doit prendre fin le 14 mai suivant à minuit (même si ce dernier jour tombe un dimanche ou un jour férié). Le décompte est le même que vous soyez à temps partiel ou complet.
Ici, deux cas de figure : soit votre période d’essai s’est bien passée, votre employeur et vous-même êtes satisfaits, auquel cas votre contrat de travail se poursuit automatiquement. Félicitations !
Soit vous ou votre employeur n’êtes pas pleinement satisfait de la situation, et vous envisagez de ne pas poursuivre la collaboration. Dans ce cas, nous vous conseillons avant tout de discuter avec votre manager pour analyser avec lui les raisons de cette insatisfaction. S’agit-il d’un problème lié aux compétences demandées, aux conditions de travail, ou encore aux valeurs de l’entreprise ? Que pouvez-vous faire l’un et l’autre pour améliorer les choses ?
Dans tous les cas, la période d’essai est l’occasion d’engager un dialogue professionnel avec votre nouvel employeur. Cela permettra soit de renforcer votre collaboration à l’avenir, soit de déminer les points de tension pour la rendre possible.
Nos conseillers en évolution professionnelle peuvent également être des interlocuteurs utiles pour prendre du recul dans cette période particulière. N’hésitez pas à faire appel à Mon Conseil en évolution professionnelle ( Mon CEP ) pour vous faire accompagner et réfléchir à la meilleure décision pour vous.
Vous comme votre employeur êtes libre de mettre fin à la période d’essai.
L’employeur qui souhaite rompre la période d’essai doit se référer à celle prévue par la convention collective. Si une faute a été commise par le salarié durant la période, la procédure disciplinaire s’applique.
Un délai minimum doit être respecté entre le moment de la décision et la rupture effective de votre contrat, appelé « délai de prévenance ». Ce préavis de rupture de contrat doit être de :
Si la rupture est à votre initiative, le délai de prévenance est uniquement de 48h de votre côté, voire de 24h si vous êtes dans l’entreprise depuis moins de 8 jours.
La rupture de la période d’essai s’apparente à une démission. Réfléchissez toutefois bien avant de prendre une décision : si c’est vous qui mettez fin à la période d’essai, vous n’aurez pas le droit à l’allocation chômage.
Il existe toutefois certains cas admis par la réglementation où la démission est dite “légitime” et ouvre droit à l’allocation chômage.
Si la rupture de votre période d’essai signe d’abord la fin de votre contrat, n’oubliez jamais qu’elle est aussi le début d’autre chose. Nos conseillers en évolution professionnelle peuvent vous accompagner pour vous aider à faire le bilan de cette expérience et à construire un nouveau projet. Avez-vous envie de continuer dans le même secteur ? Besoin de vous former ? Envie de changer de région ? Autant de questions auxquelles vous pourrez réfléchir ensemble.
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