Après une crise sanitaire inédite en 2020, la France se préparait à une année 2021 très difficile, notamment marquée parun fort ralentissement économique. Elle s’est pourtant terminée avec un taux de chômage historiquement bas. Face à la pandémie, 2022 débute avec beaucoup d’incertitudes pour le monde de l’entreprise. Mais 4 grands défis nous permettent d’esquisser les contours du premier semestre.
Depuis la rentrée 2021 les indicateurs de l’emploi sont au vert alors que la situation sanitaire reste complexe. Les mesures de soutien du gouvernement aux entreprises et les taux d’intérêt bas ont favorisé la reprise de l’activité et créent des emplois. Fin novembre, le taux de chômage était de 8,1 % en France selon l’INSEE, proche des niveaux d’avant crise. À 67,5 % le taux d'emploi des 15-64 ans atteint, quant à lui, un niveau inégalé depuis plus de 45 ans ! Face aux différentes « vagues » de l’épidémie, l’économie française semble gagner en résilience et de nombreux baromètres de l’emploi sont très optimistes pour ce début d’année. Selon l’un d’entre eux, pour le premier trimestre 2022, les intentions d’embauche augmenteraient ainsi de 26 % par rapport au trimestre précédent. Ces bonnes nouvelles semblent nous placer sur la voie du plein emploi : en France, celui-ci serait atteint même avec un taux de chômage de 5%. Ce taux “incompressible” intègrerait en effet les personnes qui sont entre deux emplois, les jeunes en fin d'études qui s'insèrent sur le marché du travail, mais aussi les seniors proches de la retraite. L’année 2021 se termine donc sur une note positive mais Il y a encore de la marge vers laquelle 2022 semble se diriger.
Ce dynamisme du marché de l’emploi s’accompagne d’une pénurie de main d’œuvre. Certains postes à pourvoir souffrent d’un déficit de candidats, notamment dans les métiers du numérique, de la santé, de l’ingénierie et du commerce de proximité. Dans ce contexte sanitaire, la quête de sens s’impose comme un moteur d’attractivité pour les candidats, mais comme un important facteur de fidélisation des collaborateurs. Selon une étude menée en 2020, 90 % des salariés jugent essentiel ou important que leur entreprise « donne un sens à leur travail ». Pour répondre à cette attente croissante, l’enjeu est de travailler conjointement sur la raison d’être de l’entreprise et sur sa marque employeur. Pour faire face à ces difficultés de recrutement, la formation et la montée en compétences seront au cœur des enjeux de cette nouvelle année. Elles seront la clef de l’évolution et de l’épanouissement professionnels. D’ailleurs, connaissez-vous bien les différents dispositifs de formation pour vos salariés ?
Les chiffres sont formels : seuls 40% des Français peuvent télétravailler. Pour l’ensemble des salariés, cette 5ème vague éloigne encore plus la perspective d’un retour au travail en présentiel avec« 3 jours de télétravail au minimum par semaine pour les postes qui le permettent », comme l’a annoncé le Ministère du travail en début d’année. Fait nouveau, il a accompagné cette mesure de sanctions pour les entreprises qui ne respecteraient pas cette obligation. Pourtant le télétravail peut être mal vécu : un tiers des personnes concernées disent « mal le vivre au quotidien », précise une étude. Les remontées du terrain le soulignent : il impacte le travail en équipe, la cohésion, mais aussi la qualité de vie au travail. Pour ne pas trop entraver le bon fonctionnement des entreprises, certaines nouvelles mesures ont été adoptée - comme la réduction de la durée d’isolement - et d’autres encore à l’étude, comme l'instauration d’un pass sanitaire travail.. Dans tous les cas, les managers et les RH seront au premier plan pour maintenir du lien social, du suivi et de l’accompagnement des collaborateurs.
Conséquence de la période de crise que nous traversons et enjeu pour les élections présidentielles, la réorganisation du travail va être au cœur de l’année 2022. Elle couvre de nombreuses dimensions. Expérimentée en Espagne, la semaine de 32 heures – ou “semaine de 4 jours” - s’invite dans les débats. Plusieurs entreprises françaises y ont d’ailleurs déjà recours avec succès. Leur objectif ? Accorder plus de temps aux salariés sans baisse de salaire, tout en augmentant leur productivité grâce à une démarche vertueuse. L’éloignement lié à la crise sanitaire bouleverse, par ailleurs, les façons de travailler. Le flex office permet, par exemple, de créer des temps forts sur site et de bénéficier des différents espaces selon les besoins des équipes. S’il a été adopté par environ 15 % des entreprises françaises, 55 % d’entre elles l’envisagent à l’avenir.
Plein-emploi, pénurie de talents, télétravail, réorganisation du travail… Ces prochains mois, le monde du travail va connaître de profondes mutations. Dans cet univers économique mouvant, les entreprises, leurs DRH et managers vont de voir redoubler d’agilité.
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