Réussir son entretien annuel : Paul Paillot directeur associé d’une PME dans les Hauts-de-Seine vous conseille.

Mon CEP : Paul, comment voyez-vous l’entretien annuel
côté employeur ?

Paul Paillot : Pour moi, c’est un point de passage essentiel. Ce n’est pas juste cocher des cases, c’est un moment pour prendre le temps pour l’un comme pour l’autre, un moment privilégié où l’on n’est pas interrompu, où l’on peut faire un vrai bilan avec le salarié : voir ce qui a été accompli, ce qui a bloqué et comment la suite peut être construite ensemble. C’est aussi une occasion de valoriser les efforts et d’écouter les attentes.

Mon CEP : Comment bien le préparer quand on est salarié ?

Paul Paillot : D’abord, prenez un peu de recul. Notez ce que vous avez réalisé sur l’année, avec des exemples concrets : projets réussis, objectifs atteints, nouvelles responsabilités prises. N’attendez pas que le manager le fasse à votre place. Ensuite, pensez à vos envies : formation, évolution, équilibre de vie. C’est le bon moment pour en parler.

Mon CEP : Et s’il y a eu des tensions, des désaccords, y compris avec vous ? S’il y a eu des échecs ?

Paul Paillot : L’entretien doit avoir lieu dans la bienveillance, c’est cela qui permet d’ouvrir le dialogue. Il ne faut donc pas esquiver les problèmes ou les sujets perçus comme délicats, au contraire ! C’est mieux de les aborder avec sincérité et recul. L’idée, c’est de montrer que vous en avez tiré des enseignements. On ne cherche pas des profils parfaits mais des gens qui apprennent et avancent. Du côté employeur, c’est aussi l’occasion de découvrir ce qui peut avoir contrarié, avoir été mal compris pour y remédier à l’avenir.

Mon CEP : Est-ce le moment de parler évolution interne ?

Paul Paillot : Bien sûr et il faut oser en parler ! C’est entre autres l’objectif de l’entretien. Même si ce n’est possible dans l’immédiat, on peut poser les bases : demander à suivre une formation, à participer à un projet transverse ou à se préparer à de futures responsabilités.

Mon CEP : Et si le salarié se sent à l’étroit dans son poste ?

Paul Paillot : Je conseille toujours de le verbaliser au plus tôt, même sans attendre l’entretien annuel. Parfois, il y a des pistes d’évolution qu’on n’imagine même pas…

Mon CEP : et enfin, la question que chacun et chacune se pose : peut-on parler d’augmentation de salaire ?

Paul Paillot : Oui, bien sûr, à condition de bien préparer le sujet. Ce que je recommande, c’est d’argumenter avec des faits en lien avec le bilan que l’on vient d’évoquer : évolutions de missions, montée en compétences, prise de responsabilités, résultats atteints. Il faut éviter les comparaisons avec les collègues ou les revendications vagues. Une demande d’augmentation est légitime et elle doit s’inscrire dans un dialogue global sur votre valeur ajoutée pour l’entreprise.

Mon CEP : Un dernier conseil ?

Paul Paillot : Préparez cet entretien comme un échange, pas comme un examen. Apportez vos idées, soyez clair sur vos attentes mais soyez aussi à l’écoute. Les bons entretiens sont ceux où chacun repart avec une vision plus claire de la suite.

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